
De 2009 à 2022, la plupart (68 %) des homicides résolus de femmes et de filles au Canada étaient liés au genre. Les homicides de femmes et de filles liés au genre sont des homicides perpétrés par un homme ou un garçon qui était un partenaire intime ou un membre de la famille de la victime, qui a infligé des actes de violence sexuelle à la victime lors de l'homicide ou qui a tué une femme ou une fille identifiée par la police comme une travailleuse du sexe.
L'article de Juristat intitulé « Les contacts avec la police et les caractéristiques sociodémographiques des auteurs présumés d'un homicide lié au genre au Canada, 2009 à 2022 », publié aujourd'hui, porte sur les tendances et les caractéristiques criminelles des auteurs présumés. Cette analyse exhaustive, réalisée pour la première fois au Canada, a été rendue possible grâce à l'intégration de plusieurs sources de données.
Les hommes et garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre ont moins de contacts avec la police
De 2009 à 2022, on dénombrait 1 328 hommes et garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre au Canada, et un nombre moins élevé de ces auteurs présumés ont eu un autre contact avec la police comparativement aux auteurs présumés d'un homicide non lié au genre. Plus précisément, environ 6 hommes et garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre sur 10 (61 %) ont eu au moins un autre contact avec la police, soit avant ou après l'homicide, comparativement à environ 8 auteurs présumés d'un homicide non lié au genre sur 10 (83 %).
Nombre de contacts avec la police des auteurs présumés d'un homicide, selon le statut de l'affaire concernant le genre, Canada, 2009 à 2022

Description - Chart 1
Tableau de donnée : Nombre de contacts avec la police des auteurs présumés d'un homicide, selon le statut de l'affaire concernant le genre, Canada, 2009 à 2022
Notes : D'après une analyse des données relatives à chaque auteur présumé d'un homicide lié ou non au genre couplées avec succès aux enregistrements relatifs aux auteurs présumés dans le Programme de déclaration uniforme de la criminalité. Les homicides de femmes et de filles liés au genre désignent les homicides résolus commis par un auteur présumé de genre masculin qui était un partenaire intime ou un membre de la famille de la victime, qui a infligé des actes de violence sexuelle à la victime lors de l'homicide ou qui a tué une femme ou une fille identifiée par la police comme une travailleuse du sexe. Les homicides non liés au genre sont tous ceux qui ne répondent pas à ces critères, mais qui ont été perpétrés par un auteur présumé connu. Si un auteur présumé a été impliqué dans plusieurs homicides pendant la période de référence, l'homicide lié au genre est compté. Un faible nombre d'homicides pris en compte dans le total d'une année donnée pourraient en réalité avoir été commis au cours d'années précédentes. Les homicides sont comptabilisés en fonction de l'année durant laquelle ils sont déclarés à Statistique Canada. Exclut les victimes et les auteurs présumés dont le genre a été codé comme étant inconnu.
Source : Fichier de couplage d'enregistrements sur les homicides liés au genre (3315).
Parmi les hommes et les garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre qui ont eu au moins un autre contact avec la police au cours de la période de référence, la plus grande proportion (43 %) d'entre eux ont eu cinq autres contacts ou plus. Environ 3 hommes et garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre sur 10 (29 %) ont eu un seul autre contact, ce qui représente une proportion plus importante que celle des auteurs présumés d'un homicide non lié au genre (13 %).
Près du tiers des contacts antérieurs avec la police parmi les hommes et les garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre ont eu lieu au cours de l'année ayant précédé l'homicide
De 2009 à 2022, parmi les hommes et les garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre ayant eu au moins un contact antérieur avec la police, plus de 1 auteur présumé sur 7 (15 %) avait eu le contact le plus récent au cours des trois mois ayant précédé l'homicide, et près du tiers (30 %) des auteurs présumés avaient eu un contact antérieur au cours de l'année ayant précédé l'homicide.
En revanche, une plus grande proportion d'auteurs présumés d'un homicide non lié au genre avaient eu des contacts avec la police trois mois avant (25 % des cas) et un an avant (47 %) l'homicide.
Bien que moins d'hommes et de garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre aient eu un contact avec la police au cours de l'année ayant précédé l'homicide, le dernier contact concernait plus souvent une infraction avec violence comme infraction la plus grave (42 %), comparativement au dernier contact parmi les auteurs présumés d'un homicide non lié au genre (33 %).
La victimisation répétée est plus fréquente dans les cas d'homicides liés au genre
Pour les auteurs présumés d'un homicide lié au genre ayant eu d'autres contacts avec la police pour des crimes violents au cours de la période allant de 2009 à 2022, près de la moitié (44 %) des contacts concernaient de la violence entre partenaires intimes ou de la violence familiale. Plus précisément, plus de 1 crime violent sur 4 (27 %) a été commis contre un partenaire intime, tandis que 17 % ont été perpétrés contre un autre membre de la famille (à l'exclusion des conjoints).
Parmi les contacts antérieurs avec la police concernant une infraction avec violence, 1 infraction sur 10 (10 %) a été perpétrée contre la femme ou la fille qui a été tuée plus tard dans l'affaire d'homicide lié au genre. Cette proportion s'élève à plus du double (25 %) lorsque l'auteur présumé avait une relation intime ou familiale avec la victime.
À titre de comparaison, 0,8 % des infractions avec violence ont été commises contre la personne qui a été tuée plus tard dans l'affaire d'homicide non lié au genre.
Il existe des différences sociodémographiques clés entre les auteurs présumés selon le type d'homicide commis
De 2009 à 2022, les hommes et les garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre étaient plus âgés, étaient plus souvent inscrits dans des programmes d'étude de niveau plus élevé et se trouvaient moins souvent en situation de faible revenu que les auteurs présumés d'un homicide non lié au genre.
En outre, les hommes et garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre étaient moins nombreux à avoir consommé de la drogue ou de l'alcool au moment de l'infraction, et avaient moins d'antécédents criminels connus. En revanche, ils avaient plus souvent été admis à un service d'urgence au moins une fois au cours de l'année ayant précédé l'homicide et affichaient une proportion plus élevée de décès par suicide que les auteurs présumés d'un homicide non lié au genre.
Note aux lecteurs
L'article de Juristat contient des renseignements sur les antécédents scolaires, le statut d'immigrant, les contacts avec le système de santé et le revenu déclaré des auteurs présumés d'homicides liés ou non liés au genre.
Afin d'examiner les contacts antérieurs et subséquents des auteurs présumés d'homicide avec la police, les données de l'Enquête sur les homicides ont été couplées aux données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), dans lequel toutes les affaires d'homicide déclarées par la police de 2009 à 2022 ont été sélectionnées pour la cohorte. Les critères d'inclusion exigeaient qu'au moins un auteur présumé ait été identifié et que des accusations aient été portées ou recommandées par la police, ou encore que l'affaire d'homicide ait été classée sans mise en accusation.
Bien que la présente analyse porte principalement sur les homicides de femmes et de filles qui sont liés au genre, toutes les affaires d'homicide classées (c.-à-d. résolues) ont été incluses dans le couplage afin de permettre des comparaisons avec les homicides qui ne sont pas liés au genre. La classification des homicides liés au genre exige que l'auteur présumé soit un homme ou un garçon. Les homicides non liés au genre peuvent avoir été commis par un auteur présumé peu importe son genre, dans la mesure où l'affaire ne contient pas de preuve des critères liés au genre.
Parmi les homicides liés au genre, 98 % ont été couplés avec succès à l'enregistrement de l'auteur présumé principal dans le cadre du Programme DUC. Ce taux de couplage était comparable à celui observé pour les homicides non liés au genre (97 %) au cours de la même période. Au total, 5 967 auteurs présumés distincts d'un homicide figurent dans le fichier de données couplées : 1 328 hommes et garçons auteurs présumés d'un homicide lié au genre et 4 639 auteurs présumés d'un homicide non lié au genre.
Un contact avec la police est défini comme un autre contact avec la police pour toute infraction criminelle (soit avant ou après l'homicide) pour laquelle des accusations ont été portées ou recommandées par celle-ci ou l'affaire a été classée sans mise en accusation. Les données couplées ne tiennent compte que des homicides et d'autres crimes déclarés par la police au cours de la période allant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2022. Par conséquent, tous les crimes déclarés en dehors de cette période ne font pas partie du champ de l'enquête.
L'Enquête sur les homicides permet de recueillir des renseignements auprès de la police sur les caractéristiques des affaires, des victimes et des auteurs présumés d'homicide au Canada depuis 1961. Des renseignements détaillés au sujet de l'Enquête sur les homicides sont accessibles sur le site Web de Statistique Canada.
Le Programme DUC fondé sur l'affaire est une enquête à base de microdonnées qui permet de saisir des renseignements détaillés sur les caractéristiques liées aux affaires, aux victimes et aux auteurs présumés. Des renseignements détaillés sur le Programme DUC sont accessibles sur le site Web de Statistique Canada.
Depuis 2019, l'Enquête sur les homicides permet de recueillir des renseignements sur l'identité de genre des victimes et des auteurs présumés d'homicide. Le genre désigne le genre qu'une personne exprime publiquement dans sa vie quotidienne, y compris au travail, dans les commerces et services, dans son milieu de vie ou dans la communauté en général. L'option permettant de coder les victimes et les auteurs présumés comme des personnes « non binaires » dans le Programme DUC a été ajoutée en 2018.
Dans le contexte du Programme DUC, une personne non binaire est une personne qui exprime publiquement un genre ni exclusivement masculin ni exclusivement féminin. Dans les deux enquêtes, la valeur « hommes et garçons » ou « femmes et filles » a été attribuée aux victimes et aux auteurs présumés déclarés ou identifiés comme des personnes non binaires en fonction de la répartition régionale des victimes ou des auteurs présumés selon le genre. Ce recodage assure la protection de la confidentialité et de la vie privée des victimes et des auteurs présumés.
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Pour obtenir plus de renseignements, communiquez avec le Service de renseignements statistiques au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).