Rapports sur la santé, avril 2025

Au-delà de la mortalité : après la prise en compte des déterminants sociaux de la santé connus, les événements de santé survenus avant le décès influencent les écarts observés au chapitre de la mortalité entre les adultes noirs et les adultes blancs au Canada

Pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles les risques de mortalité sont plus élevés au Canada chez les adultes noirs pour ce qui est de certaines maladies, il est utile d'examiner les événements de santé survenus avant le décès, tout en tenant compte des autres problèmes de santé et autres déterminants sociaux connus de la santé. Des différences relatives au taux de diagnostic, à la gravité de la maladie et aux hospitalisations donnent un aperçu des facteurs à l'origine des risques de mortalité relativement plus élevés chez les adultes noirs.

L'étude intitulée « Comprendre les écarts en matière de mortalité chez les adultes noirs au Canada » a permis d'analyser les données des cohortes santé et environnement du recensement canadien de 2001, 2006 et 2011 au Canada. Elle a suivi les répondants jusqu'en 2016 ou 2019 pour consigner les diagnostics de cancer, les hospitalisations et les risques de mortalité liés au VIH/sida, au diabète, au cancer de la prostate et au cancer de l'utérus.

Les risques élevés de mortalité pour le VIH/sida, le diabète et le cancer de la prostate reflètent le taux élevé de diagnostics et la gravité de ces problèmes de santé chez les adultes noirs

Chez les hommes noirs, la probabilité de recevoir un diagnostic de cancer de la prostate ou d'en mourir était plus élevée que chez les hommes blancs. Par exemple, après la prise en compte des déterminants sociaux de la santé connus, les hommes noirs étaient 68 % plus susceptibles d'être diagnostiqués d'un cancer de la prostate que les hommes blancs et 19 % plus susceptibles d'en mourir. De même, tant chez les hommes noirs que chez les femmes noires, la probabilité d'hospitalisation en raison du VIH/sida et du diabète était aussi élevée que le risque de mortalité lié à ces problèmes de santé. Ces résultats indiquent que la gravité de la maladie est un facteur important des disparités dans la mortalité entre les adultes noirs et les adultes blancs au Canada.

Des taux de diagnostic plus faibles malgré un risque de mortalité plus élevé : le cas du cancer de l'utérus chez les femmes noires

Même si elles présentent un risque plus élevé de mourir d'un cancer de l'utérus que les femmes blanches, les femmes noires étaient 15 % moins susceptibles de recevoir un diagnostic de la maladie que ces dernières. L'écart entre le taux de diagnostic et les risques de mortalité souligne la nécessité d'enquêter sur les obstacles, tels que le dépistage en temps opportun et les diagnostics précoces, à la détection précoce du cancer de l'utérus chez les femmes noires au Canada.

Des diagnostics tardifs et des taux de survie plus faibles chez les femmes noires atteintes d'un cancer de l'utérus

Parmi les femmes ayant reçu un diagnostic de cancer de l'utérus, les femmes noires affichaient un taux de survie deux fois plus bas que celui des femmes blanches. Une analyse supplémentaire a révélé que les diagnostics tardifs jouaient un rôle plus important dans la mortalité par cancer de l'utérus chez les femmes noires (14,9 %) que chez les femmes blanches (8,9 %). Cela donne à penser qu'une détection plus précoce et qu'un traitement en temps plus opportun chez les femmes noires pourraient aider à réduire les écarts dans les taux de survie.

Dans l'ensemble, il est essentiel de comprendre les événements de santé menant à la mortalité, comme le taux de diagnostic, la gravité de la maladie et les hospitalisations, pour tenir compte des différences entre les personnes noires et les personnes blanches en matière de santé. Ces résultats peuvent orienter les interventions ciblées et les stratégies de détection précoce afin d'améliorer les taux de survie et de réduire les inégalités en matière de santé chez les adultes noirs au Canada.